Monsieur le Président du Congrès,
Monsieur le Président du Sénat,
Monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement,
Mesdames et messieurs les membres du gouvernement,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Mesdames et messieurs les ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques,
Mes chers compatriotes,
La Constitution du 25 octobre 2015 prescrit au Président de la République de dresser l’état de la Nation à la fin de chaque année, devant le Parlement réuni en congrès.
Cette disposition constitutionnelle participe du renforcement et de la crédibilité de notre démocratie, par un contrôle de l’exécutif par le Peuple, à travers ses élus.
C’est l’occasion indiquée pour partager, avec l’ensemble de nos concitoyens, les appréciations de notre action, les préoccupations de la marche de notre pays vers le développement et les perspectives pour de nouvelles avancées.
M’acquittant de ce devoir, ma compassion profonde et mes pensées les plus émues se tournent du côté de nos compatriotes et des êtres chers qui nous ont quittés en 2019. Cette épreuve n’a guère épargné nos institutions.
Je voudrais, une fois de plus, rendre hommage à la mémoire des parlementaires, des conseillers locaux et autres serviteurs de l’Etat disparus au cours de cette année qui s’achève.
J’exprime également toute ma solidarité aux populations victimes de catastrophes naturelles (inondations, glissements de terrain, coulées de boue, ensablement des habitations), du fait des dérèglements climatiques qui, plus que jamais, représentent un véritable défi planétaire.
F ace à ces calamités, le gouvernement s’organise, dans la mesure du possible, pour apporter son assistance afin de gérer au mieux, en fonction de ses modestes ressources, les désastres enregistrés.
Devant l’ampleur des sinistres, Je lance un appel pressant à la communauté internationale, en vue d’un appui pour une réponse plus efficace à la situation humanitaire engendrée.
Pour ces situations désolantes, les solutions ponctuelles devront être relayées par une politique hardie d’aménagement de l’espace urbain et des sites de vie en milieu rural. Loin de tout symbolisme, la Journée de l’arbre doit réellement servir à desserrer l’emprise des phénomènes dévastateurs induits par le climat.
Au-delà de ces douleurs, notre Peuple donne toujours, avec ferveur et abnégation, la preuve de son attachement aux valeurs fondatrices du Congo Eternel, en l’occurrence l’UNITÉ, le TRAVAIL et le PROGRES.
Pour cela, Je salue le patriotisme exemplaire des filles et des fils du Congo qui, face à l’adversité de la conjoncture économique et financière, s’illustrent par un sens élevé de responsabilité.
Il nous faut préserver l’essentiel, c’est-à-dire la paix et la stabilité des institutions, bien loin de l’incertitude des remises en cause démagogiques, voire populistes.
Mes chers compatriotes,
Dans cet exercice qui consiste à décliner l’état de la nation en 2019 et les perspectives pour l’année prochaine, il importe de répondre, sans atermoiements, aux grandes interrogations du Peuple.
Il ne s’agit pas de se donner beaucoup de mal pour se dire beaucoup de bien. Pour être en phase avec le Peuple, il est plutôt question de l’édifier en lui disant la vérité sur la réalité de la situation.
Au nombre des attentes somme toute légitimes, l’emploi des jeunes constitue l’une des exigences majeures qui ne peut être abordé en dehors de l’employabilité, entendue comme leur conditionnement en vue de leur utilisation efficiente sur le marché du travail.
C’est parce que les jeunes constituent plus de 60% de la population et parce qu’ils sont l’avenir du pays que J’aborderai en priorité cette question.
Le Peuple attend aussi de nous écouter sur ses autres espérances, en rapport avec la disponibilité et la qualité du capital humain, que sont l’éducation, la santé, la retraite et le panier de la ménagère.
Mais, pourrions-nous aborder ces défis en dehors de nos stratégies de développement centrées, malgré la dureté des temps, sur l’équipement du pays en infrastructures de base, notamment routières, portuaires et aéroportuaires qui confortent notre vocation de pays de transit ?
Serait-il judicieux de traiter de ces défis en dehors de la PAIX qui fonde le socle de TOUT et trouve ses ressorts dans la primauté du dialogue et l’expression sans faille de l’Etat de droit, que nous avons le devoir de consolider chaque jour avec le liant de la bonne gouvernance ?
A ce propos, promouvoir l’état de droit nous appelle aussi à engager la réforme de l’Etat et à soutenir le processus de décentralisation, afin de créer et de rendre opérationnel le cadre nécessaire de transfert des compétences vers les collectivités territoriales.
Aujourd’hui, cette prescription reconnue par la Constitution se limite encore à un contenu essentiellement administratif, du fait des difficultés financières du moment. Notre volonté d’y parvenir demeure intacte et ferme. Elle s’accomplira avec le rétablissement progressif des équilibres macro-économiques et financiers.
Ainsi, le développement local y puisera ses leviers et confortera les fondements de la paix à différents niveaux de la pyramide administrative de notre pays.
Aucune ambition n’est possible sans la PAIX.
Est-il possible de parler de développement sans relever les grandes options découlant des leçons tirées de la crise actuelle dont les origines sont sous-tendues par notre forte dépendance, voire notre posture d’otage par une seule ressource, le pétrole, qui, bien que stratégique, demeure marqué par l’effondrement du prix du baril ?
L’évocation de notre action internationale, au plan des relations extérieures et de la coopération, clôturera le présent Message.
Il sied, toutefois, de noter que l’année aura été marquée par l’heureux aboutissement des négociations avec le FMI.
Il nous fallait lever ce préalable pour bénéficier de la mobilisation et l’accompagnement conséquents des partenaires internationaux dans le processus de relance de l’économie nationale.
Devant l’urgence d’engager les réformes suite à la situation fortement dégradée des finances publiques et de l’économie nationale, le Congo a initié cet accord dans le cadre d’une démarche sous régionale commune de sortie de crise, arrêtée par les Chefs d’Etat de la CEMAC.
L’approbation, le 11 juillet 2019 par le FMI, de notre programme économique et financier triennal, 2019 – 2022, au titre de la Facilité élargie de crédit, constitue un atout de choix pour notre pays.
Ce n’est certes pas pour la première fois que le Congo entre en programme avec le FMI.
Sans être une panacée ou une fin en soi, cet accord nous offre une plus grande marge de manœuvre vis-à-vis des partenaires au développement. Il ouvre le chemin de nouvelles avancées économiques, nécessaires à la satisfaction des attentes de nos concitoyens mentionnées ci-haut.
Les actions portées par l’année 2020 se fondent donc principalement sur cette performance salutaire.
C’est ici le lieu de saluer tous nos partenaires qui, par leur appui multiforme, ont permis au Congo d’accéder à la Facilité élargie de crédit.
De même, le témoignage de notre profonde reconnaissance est particulièrement dédié au Président XI JINPING, de la République Populaire de Chine, pour l’appui du gouvernement chinois dans la restructuration de la dette du Congo vis-à-vis de son pays. La levée de cette conditionnalité a accéléré l’approbation de notre programme par le FMI.
Je voudrais adresser ici mes remerciements les plus sincères au Président Emmanuel MACRON, de la République Française, qui a tenu son engagement de soutenir le CONGO, en termes d’appuis budgétaires.
Les procédures pour la mise à disposition de la première tranche de ce soutien financier sont en bonne voie.
Nous renouvelons notre gratitude au Fonds monétaire international et aux amis du Congo qui ont œuvré à nos côtés pour l’issue heureuse des négociations combien ardues que nous avons menées ensemble.
Dans la même optique, nous tenons à présenter nos sentiments les plus gratifiants à la Banque africaine de développement qui vient d’annoncer son appui à notre pays.
Au travers de la dynamique ainsi créée, J’en appelle à la solidarité internationale et à la bienveillante disponibilité de nos autres tupartenaires, pour un accompagnement adéquat des actions de redressement et de relance économique en cours.
De son côté, notre pays s’emploiera à tenir ses engagements en ce qui concerne la réalisation des réformes retenues.
A ce sujet, J’ai instruit le gouvernement :
– de prendre toute la mesure des enjeux en présence à travers les réformes à poursuivre ou à entreprendre ;
– de tout mettre en œuvre pour tenir les conditionnalités contenues dans ce programme ;
– de préparer les différentes revues dans les meilleures conditions techniques et organisationnelles.
Mes chers compatriotes,
Nous avons cru devoir traiter, en priorité, les préoccupations inhérentes à la jeunesse parce que les jeunes représentent plus de la moitié de la population du Congo.
C’est l’avenir de notre pays. Les jeunes sont appelés à assurer le devenir de notre nation.
Leur revendication première porte sur l’emploi, le travail et c’est légitime.
Mais, dans ce monde de plus en plus moderne, l’emploi des jeunes ne peut être traité sans l’employabilité, l’employabilité entendue comme le conditionnement en vue de leur utilisation adéquate sur le marché du travail.
Dans ce sens, de nombreuses initiatives ont été déjà prises ou sont en cours de l’être.
La mise en relief plus affirmée de la formation qualifiante devra désormais renforcer le socle d’une professionnalisation effective de notre système éducatif.
Il s’agit d’améliorer la formation par l’apprentissage didactique et utilitaire.
La cohérence de cette option avec les besoins d’expertise exprimés par les structures de production des biens et services reste de mise.
L’ouverture, à BRAZZAVILLE, de deux centres d’éducation, de formation et d’apprentissage, CEFA en sigle, est l’une des réponses appropriées aux difficultés des employeurs à trouver, sur le marché du travail, une main-d’œuvre qualifiée dans les métiers du froid et du bâtiment.
Quatre autres structures analogues, qui ont été implantées à POINTE-NOIRE et DOLISIE, sont dédiées à la maintenance industrielle, la mécanique automobile et aux métiers ruraux.
Grâce à une contribution de la Banque mondiale, le programme de développement des compétences pour l’employabilité a permis de former, par l’apprentissage et l’alternance, 7.500 jeunes à différents métiers.
Un Fonds d’appui à l’employabilité et à l’apprentissage a été mis en place pour, entre autres, promouvoir la formation qualifiante et l’auto-entrepreneuriat.
Les grands travaux d’infrastructures, à savoir le pont route – rail sur le fleuve Congo, la zone industrielle de MALOUKOU, l’oléoduc POINTE-NOIRE – BRAZZAVILLE – OUESSO, le barrage de SOUNDA en B.O.T, la mise en œuvre de la Zone économique spéciale de Pointe-Noire et d’autres chantiers miniers en perspectives offriront, à termes, des possibilités d’emplois à de nombreux jeunes. Dans les emplois temporaires, il nous faut privilégier des actions à haute intensité de main-d’œuvre.
Je demande au gouvernement de restaurer le cantonnage villageois pour l’entretien routier.
Cela induirait une redistribution substantielle en zone rurale.
Par ailleurs, nous disposons, à Brazzaville, d’une usine neuve de fabrication de pavés.
J’invite le gouvernement à s’approprier, en relation avec les mairies de Brazzaville et de Pointe-Noire, une initiative que J’ai eu à explorer à mon niveau, celle du pavage des voiries urbaines, en vue de l’utilisation massive des jeunes dans les travaux à haute intensité de main-d’œuvre.
Toujours dans le cadre de l’emploi des jeunes, J’annonce que le gouvernement procèdera, dès 2020, à la reprise des recrutements dans les services sociaux et prioritaires dans l’enseignement, en vue d’amorcer l’augmentation et le renouvellement progressifs d’un corps enseignant en déficit de formateurs de métier.
C’est ainsi que près de 2.000 jeunes enseignants sortis des écoles normales seront intégrés à la fonction publique en 2020.
Le gouvernement conduira, avec rigueur et équité, cette opération pour éviter le recrutement d’une armée de favorisés en lieu et place des enseignants de métier.
Cette opération ira en s’amplifiant chaque fois que les ressources du pays le permettront.
Il nous faut aussi remobiliser l’intérêt des jeunes pour l’agriculture, secteur porteur d’espoir et d’opportunités.
Cependant, en évoquant l’importance de leur poids démographique, n’occultons pas la forte concentration des jeunes dans nos deux principales grandes villes, Brazzaville et Pointe-Noire, puis dans les agglomérations de NKAYI et DOLISIE.
Ils sont également présents, en grand nombre, dans les chefs-lieux de départements et de districts, laissant ainsi le reste du territoire à l’abandon.
L’espoir et les opportunités d’emplois sont là. Il nous faut donc des actifs agricoles. Même lorsque nous aurons réussi le pari, à notre portée, de la mécanisation et de l’irrigation, il nous faudra toujours des bras valides pour réaliser les activités sous-jacentes, en vue d’une disponibilité alimentaire suffisante et de bonne qualité.
Face à une production agricole nationale encore insuffisante, le débat sur le panier de la ménagère est devenu récurrent dans notre pays, depuis plusieurs années.
Le salut du panier de la ménagère ne viendra nullement des cuisses de poulets importées on ne sait d’où, conservées on ne sait dans quelles conditions, gonflées artificiellement aux hormones douteuses.
Ce ne sera pas, non plus, à travers des mercuriales bureaucratiques, mais essentiellement de notre capacité de couvrir la demande par la maîtrise de l’offre.
C’est à partir de ce principe classique et bien connu de l’offre et de la demande que se réajusteront les prix des produits alimentaires de base.
Les jeunes doivent en prendre conscience car il s’agit d’un véritable problème de santé qui a des incidences sur la morbidité des populations.
S’agissant toujours de la jeunesse, c’est le lieu et le moment de stigmatiser cette forme de délinquance juvénile qui sévit dans les périphéries des grandes agglomérations urbaines : les BÉBÉS NOIRS, les KULUNAS et autres.
La loi s’appliquera certes. Mais, ce sont nos enfants. Je place donc les parents devant leur responsabilité.
Pour sa part, le gouvernement envisage de construire des centres de rééducation et réinsertion pour ces jeunes gens qui devraient plutôt mettre leur énergie dans la construction du pays et non dans les raccourcis de la violence.
Je rassure le Peuple que je n’accepterai pas que la paix, si chèrement acquise, soit mise en danger par la prédation irresponsable de quelque citoyen que ce soit.
Mes chers compatriotes,
Dans notre pays, la demande sociale appelle à l’intensification de la lutte contre la pauvreté, le chômage, la marginalisation et l’exclusion.
Devant la quête pressante pour des conditions de vie adéquates, il nous faut persévérer dans l’effort afin de répondre aux attentes du Peuple.
C’est pourquoi, malgré les contraintes budgétaires actuelles, l’Etat a maintenu en 2019 un niveau minimum d’investissements pour sauvegarder, tant soit peu, les leviers fondamentaux de notre développement.
Dans cet ordre, les questions d’éducation, de santé et de protection sociale requièrent une attention soutenue de notre part.
Dans le secteur de l’enseignement primaire et secondaire, il nous faut assurer une articulation plus complète du réseau des établissements de première ligne.
Il s’agit de la mise en place des écoles primaires d’excellence, sous le principe de régime conventionné et sur fond de délégation de service public.
Cette expérience est en cours de réalisation à BRAZZAVILLE et en voie de l’être à POINTE-NOIRE.
Cette réforme du secteur de l’enseignement primaire et secondaire est couplée au statut particulier des cadres de l’éducation nationale, récemment adopté.
Elle introduit des changements profonds dans les modalités de recrutement, de formation et de suivi des cadres de l’enseignement.
Sur les cendres de l’école normale des institutrices de MOUYONDZI, sera bientôt érigé un centre national de formation initiale et continue des enseignants.
Au sommet de la pyramide de formation, notre système éducatif s’est enrichi de l’Université de KINTÉLÉ, entité à vocation panafricaine, en situation de pouvoir ouvrir ses premiers modules de formation.
L’exigence sociale interpelle aussi l’offre de santé. En 2019, toutes les gratuités en matière de santé ont été maintenues, à savoir les césariennes, les traitements contre le paludisme pour les enfants de 0 à 15 ans et le VIH/SIDA.
Grâce à un appui du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, le Congo a procédé à la distribution gratuite de plus de 3 millions de moustiquaires imprégnés pour baisser la prévalence de ce fléau, cause principale de mortalité dans notre pays.
Je demande au gouvernement de procéder à l’évaluation urgente et exhaustive de ces mesures de gratuité afin qu’elles intègrent et soutiennent, à terme, la mise en œuvre effective de la couverture sanitaire universelle au Congo.
Les campagnes de vaccination ont permis de mieux prévenir la rougeole, la rubéole et la poliomyélite.
Les maladies non transmissibles, comme les cancers du sein et du col de l’utérus, ont aussi fait l’objet d’une grande action de sensibilisation et de dépistage.
La persistance de la maladie à virus EBOLA dans notre sous-région a conduit le Congo à valider son plan national de préparation et de riposte et à entreprendre, avec le soutien de la Banque mondiale, la recherche des financements nécessaires.
Il reste entendu que la couverture des dépenses de santé demeure encore faible pour les populations. Pour cela, J’avais requis le démarrage, y compris par paliers successifs, de l’assurance maladie dans notre pays.
Les instructions ont été renouvelées à l’endroit du gouvernement pour qu’en 2020 soit installée l’«Unité de préfiguration» de ce régime de sécurité sociale, en vue de son fonctionnement expérimental.
Pour sa part, la question préoccupante du paiement des bourses d’étudiants et des pensions de retraite est la résultante des tensions de trésorerie toujours persistantes.
Les efforts en cours devraient permettre de desserrer petit à petit l’étau, à travers le relèvement déjà perceptible des agrégats macro-économiques et donc l’amélioration graduelle des finances publiques.
Les transferts monétaires opérés dans le cadre du projet LISUNGI – système de filets sociaux au bénéfice des ménages et personnes pauvres enrôlés au Registre social unique se poursuivent avec l’appui financier de la Banque mondiale et de l’Agence française de développement.
Après le financement de 2.193 microprojets générateurs de revenus dans la zone de DOLISIE et POINTE-NOIRE, la première cohorte de BRAZZAVILLE et ses environs, soit 5.210 microprojets, bénéficieront des ressources nécessaires.
Pour la partie Nord du pays, 2.080 microprojets sont en cours d’approbation en vue de leur financement.
Le passage à l’échelle de ce projet, qui figure parmi les mesures du programme triennal avec le FMI, reste soumis à la disponibilité des financements requis.
De son côté, le monde du travail, devrait tirer profit des effets induits par l’application des dispositions préconisées dans le cadre du programme avec le FMI.
Dans cette optique, qu’il me soit permis de souligner le rôle clé des infrastructures de base, surtout celui des voies de transport terrestre, dans notre marche vers le développement.
La route OBOUYA – BOUNDJI – OKOYO – Frontière du GABON offre à notre pays la possibilité de valoriser son rôle central dans la trame du réseau routier sous régional.
De même, la mise en service imminente de la route KETTA – SEMBÉ – SOUANKÉ – NTAM – Frontière du CAMEROUN renforcera le socle de l’intégration sous régionale grâce à la jonction, par voie terrestre, du Congo et du Cameroun.
A partir de POKOLA dans le département de la SANGHA, une route lourde en terre stabilisée relie à présent les localités d’ENYELLÉ et de BÉTOU dans le département de la LIKOUALA, à la frontière avec la République Centrafricaine.
De la sorte, le réseau routier national permet désormais de traverser notre territoire, du sud au nord sur plus de 1.400 kilomètres, de la localité de TCHIAMBA-NZASSI, frontalière à la République d’ANGOLA par l’enclave du CABINDA, à celle de BÉTOU dans le département de la LIKOUALA.
Il sied, cependant, de relever l’état de dégradation du réseau national qui met en exergue la vulnérabilité de notre système d’entretien routier.
Les bourbiers sur la route nationale n°2 renseignent sur la dynamique de dégradation qui tend à mettre en cause l’effort d’investissement consenti.
Plusieurs tronçons sont menacés de rupture de trafic. Si aucune réponse viable n’est apportée à la capacité dévastatrice des érosions, des éboulements et des pratiques destructrices des usagers sur les chaussées, le pire est à craindre.
Si l’on n’y prend garde, les populations de certaines parties de notre pays seront rapidement isolées, avec des conséquences économiques et sociales sans précédent.
Pour cette raison, Je demande à nouveau au gouvernement d’impliquer les unités du Génie militaire qui, sans se détourner de leurs missions traditionnelles, sont appelées à intervenir dans la construction et l’entretien du réseau routier national.
Cette décision déjà prise par le Conseil des ministres doit être d’application ferme.
L’électrification des communautés rurales figure parmi les projets en cours de réalisation, en dépit des rigueurs économiques et financières actuelles.
Après la mise en service de la ligne électrique OLLOMBO – ABALA en juin 2019, les travaux de construction des lignes DJAMBALA – LEKANA et GAMBOMA – ONGOGNI se poursuivent de manière encourageante.
Le gouvernement s’attèle à réunir les conditions nécessaires pour amorcer les travaux de la ligne BOUNDJI – ALLEMBE.
Déjà, nous nous réjouissons du raccordement, en novembre dernier dans le département de la BOUENZA, de la localité de MFOUATI au réseau électrique national, en attendant celui de BOKO-SONGHO dans les tous prochains jours.
A n’en point douter, les infrastructures de base, notamment dans les secteurs des transports et de l’électricité, constituent des atouts majeurs pour le Congo, en lien avec la valorisation de nombreuses potentialités naturelles, y compris avec l’appui de nos partenaires.
La place de l’initiative privée dans la relance de notre économie se renforce particulièrement dans l’industrie minière et le secteur agro-alimentaire.
Ainsi, tout en réitérant notre appel à la diversification de l’économie nationale, nous nous sommes réjouis de l’annonce faite, le 10 août 2019 à OYO par la Société PEPA, sur la mise en évidence des réserves de pétrole de qualité dans la partie Nord du pays, grâce aux travaux d’exploration menés au titre du Permis « NGOKI ».
L’intérêt grandissant de l’investissement direct étranger pour le Congo s’est aussi révélé, cette année, avec l’inauguration récente de l’usine de poly-métaux de la Société de recherche et d’exploitation minière (SOREMI) de MFOUATI.
D’autres investissements privés de grande envergure ont été effectués dans notre pays, tels la cimenterie de MINDOULI avec le groupe Diamond Cement, de l’exploitation du fer de MAYOKO avec l’entreprise SAPRO, de la minoterie de la société des Grands Moulins du Phare, des Grands moulins du KOUILOU, du quartz raffiné et de la verrerie par deux sociétés chinoises à KINTÉLÉ.
La force d’attraction du Congo a été confirmée par l’accueil de plusieurs délégations étrangères, en visite économique et commerciale.
Dans cet ordre, l’amélioration du climat des affaires est un segment de la bonne gouvernance. La lutte contre les antivaleurs ne peut que contribuer, de manière significative, au renforcement tant espéré du climat des affaires au Congo.
Nos ambitions de développement ne sauraient prospérer sans un environnement d’affaires dépouillé et préservé de tout acte de corruption, de concussion, de fraude.
C’est pourquoi, une fois de plus, J’enjoins le gouvernement de prendre des initiatives audacieuses et vigoureuses visant des réformes à impact mesurable à court, moyen et long termes, en matière d’affermissement du climat des affaires.
Au-delà des principes diplomatiques classiques, l’image de marque et la crédibilité de notre pays, en termes de coopération et de partenariat avec d’autres Etats, dépend aussi de la qualité de l’environnement des affaires, du fait de la mondialisation.
Pour une articulation harmonieuse de ces dynamiques structurantes en présence, il a été prévu la création de 4 zones économiques spéciales.
Pour l’une d’elles, à implanter à Pointe-Noire, les négociations sont en phase de finalisation, en vue de la signature de la convention de développement.
Cette étape pré-opérationnelle consiste à la libération de la zone de démarrage à l’issue des expropriations en bonne et due forme.
La mise en place des zones économiques spéciales consacrera notre attachement aux grands projets structurants, en cours de réalisation ou en phase de recherche de financement.
Il s’agit notamment de la troisième turbine de la centrale électrique du Congo, du barrage hydroélectrique de SOUNDA, du pont route-rail entre BRAZZAVILLE et KINSHASA, de la troisième phase de la fibre optique, des télécommunications avec, entre autres, le passage de l’analogique au numérique.
La revue de toutes ces actions augure d’un horizon rassurant pour notre pays, en lien avec la sortie de crise et la poursuite de sa marche vers le développement. Mais, ces ambitions seront vaines sans la PAIX.
Mes chers compatriotes,
La Paix a depuis toujours été notre crédo car nous en connaissons le prix, ici ou dans d’autres pays où nous avons été mis à contribution dans le cadre de la recherche de solutions aux conflits.
Sous nos yeux, monte une génération de milliers de jeunes congolais de moins de trente ans. Ils n’ont pas connu les violences des années 90, ce qui, de toute évidence, éloigne notre pays des sombres et tristes souvenirs de cette douloureuse séquence de notre histoire moderne.
Pourtant, nous avons l’impérieux devoir, sans remuer le couteau dans les plaies, de les instruire sur ce que nous avons vécu, afin de les aider à mieux intérioriser l’importance et les bienfaits de la paix.
Il est déplorable que des hommes politiques -et pas des moindres- s’ingénient à inculquer dans les milieux jeunes, par réseaux sociaux interposés, des allégories dénotant un certain cynisme du genre « On a faim, on ne mange pas la paix ».
A l’évidence, on ne mange pas la paix. Mais, on mange mieux en paix et dans la paix.
Tout comme, lorsqu’à une certaine époque, pas si lointaine, nous parlions de la route facteur de développement, d’aucuns nous rétorquaient fort curieusement : « on ne mange pas le goudron ».
Certes, le goudron n’est pas comestible. Mais, il nous facilite le transport rapide et aisé de tout ce qui fait le bonheur de la table, des bassins de production aux sites de consommation.
C’est étonnant que cela soit dit et enseigné par des personnalités qui, même à la moindre détonation d’un coup de tonnerre consécutif à un orage, s’empressent aux portes des ambassades étrangères pour y trouver refuge.
A défaut, ils se ruent sur les réseaux internet pour chercher des appartements en vente à travers le monde. Pourtant, on n’est jamais mieux que chez soi.
La paix, nous l’avons dit d’entrée de jeu, se nourrit à la sève du dialogue et ce dialogue, dans notre pays, nous le voulons permanent. C’est dans ce but qu’il a été institué le Conseil national du dialogue.
Pour renforcer la dimension inclusive et participative de notre démocratie, notre pays s’est enrichi des conseils consultatifs nationaux.
Nous venons même de procéder au renouvellement du conseil économique, social et environnemental ainsi que du conseil supérieur de la liberté de la communication.
La directive forte est que ces organes ne servent pas d’instruments de décor. J’enjoins le gouvernement de :
prendre, dans les meilleurs délais, les textes d’application des lois organiques portant organisation, composition et fonctionnement de ces conseils ;
mobiliser, en dépit des tensions de trésorerie, un minimum de moyens financiers pour permettre à ces institutions de remplir leurs missions.
Pour résoudre les conflits du travail, il existe le comité national du dialogue social, regroupant tous les représentants du monde du travail.
Bref, le dialogue est une réalité permanente. Sinon, comment aurions-nous trouvé une issue à la crise socio-politique dans le département du Pool, en l’absence d’échanges à travers un dialogue nous ayant conduit à la signature, le 23 décembre 2017 à KINKALA, d’un accord de cessez-le feu et de cessation des hostilités ?
Devant l’épreuve, le Peuple sait toujours se solidariser pour aller à l’assaut de la difficulté. C’est autant dire que le dialogue ne doit pas seulement être vu à travers le fourre-tout des grandes messes.
N’oublions pas aussi que les crises socio-politiques les plus sanglantes de notre histoire moderne ont eu lieu au lendemain du grand exorcisme de 1991, au cours duquel le maître mot était pourtant « la tolérance » tandis que l’un des commandements de Dieu était même érigé en devise : « Tu ne tueras point ».
Cet exorcisme national a même été complété par une cérémonie inédite de lavement des mains. L’histoire nous en dira davantage.
Dialogue fécond, OUI, mais toujours dans la méthode, tel que le définit le préambule de notre constitution.
Fervent partisan de la gestion participative de la cité, jamais, Je ne fermerai la porte du pays au dialogue.
Faut-il rappeler que c’est à notre initiative que se sont organisés :
le Forum national sans exclusive en 1999 à BRAZZAVILLE ;
le dialogue national sans exclusive en 2015 à SIBITI ;
les concertations politiques en 2009 à BRAZZAVILLE, en 2011 à EWO, en 2013 à DOLISIE et en 2017 à OUESSO.
Seulement, la crise que traverse notre pays est avant tout économique et financière.
Le contre-choc pétrolier de 2014, l’effondrement des prix des autres produits miniers en sont la cause. Je ne doute pas que les difficultés actuelles puissent induire des conséquences au plan socio-politique. Même dans ce cadre, nous sommes ouverts à toute proposition pertinente, pourvu qu’elle soit conforme aux dispositions constitutionnelles.
Mes chers compatriotes,
La paix repose aussi sur l’Etat de droit qui consacre la séparation des pouvoirs et le respect des droits de l’homme.
Notre justice se veut indépendante. Les magistrats officient et prononcent leurs verdicts au nom du Peuple congolais.
L’évocation de certains repères le confirme à suffisance.
En rappel, les résultats du passage de notre pays à l’Examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, en novembre 2018 à Genève, sont incontestables.
Pour la troisième fois consécutive depuis 2009, le Congo s’est soumis magistralement à cette évaluation tant redoutée par les nations du monde.
Que l’on porte ou non la République du Congo, les résultats librement annoncés par les instances internationales sont bel et bien ceux-là !
Qui peut laisser croire que le respect des valeurs universelles liées aux droits intangibles de la personne humaine n’est pas une préoccupation pour le gouvernement ?
A l’instar d’autres pays, le Congo a ratifié et adhéré aux instruments juridiques significatifs en la matière, notamment :
le deuxième protocole facultatif se rapportant au pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort ;
le protocole facultatif se rapportant à la convention contre la torture et les autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ;
la convention contre la criminalité transnationale organisée et les trois protocoles s’y rapportant.
La promulgation de la loi portant lutte contre la traite des personnes et la publication de la série des décrets d’application de la loi portant promotion et protection des droits des populations autochtones participent de la même volonté politique de promouvoir, par-là, les droits humains dans notre pays.
Qui peut laisser croire que la promotion des droits humains ne constitue pas un engagement politique dans notre pays, au regard de la réinstallation du Bureau de la commission nationale des droits de l’homme, après quelques années de vacances ?
De même, la mise en place du cadre d’échange et de dialogue signé entre le gouvernement, les organisations non gouvernementales et les associations des droits de l’homme pour, en l’occurrence, encourager les bonnes pratiques dans ce domaine, ne participe-t-elle pas de notre engagement irréversible dans la protection des droits de l’homme ?
L’armature juridique dans notre pays donne la possibilité à tous nos compatriotes victimes de violations de liberté individuelle et collective ou de droits humains, de faire recours à la loi pour défendre et faire prévaloir leurs droits.
L’esprit républicain nous commande de respecter notre justice en tant que régulatrice de l’Etat de droit.
Notre constitution garantit, en son Titre II, la liberté d’expression, la liberté de pensée, la liberté de culte.
Si non, que de détenus n’aurions-nous si l’on devait prendre en compte la cabale médiatique d’une rare violence, faite de dénigrements et de calomnies et menée gratuitement par certains organes de la presse écrite nationale contre le Président de la République, contre les institutions, contre la famille présidentielle, au détriment de toute déontologie professionnelle !
Au Congo comme dans d’autres pays du monde, des hommes politiques sont jugés régulièrement et détenus pour des délits de droit commun.
Cela ne fait pas, pour autant d’eux, des prisonniers politiques ou des prisonniers d’opinions.
Ne faisons pas ici de l’amalgame inutile.
L’étiquette d’homme politique ne confère ni immunité systématique, ni exonération quelconque pour faute commise.
L’étiquette d’homme politique ne place personne au-dessus de la loi.
Tout citoyen, qui a des ambitions pour le Peuple, doit se garder de mépriser ou porter atteinte à l’honneur de ce même Peuple.
Lorsque, quelque part, on a causé préjudice au Peuple et à ses institutions, celui-ci est en droit d’en exiger légitimement le repentir le plus judicieux. Ce repentir s’appelle l’humilité.
L’humilité est la grande vertu des Sages. L’humilité est la sagesse des Grands. Alors, Je « nous » invite, Je dis bien « Nous », à l’humilité.
La classe politique en tirera le plus grand bénéfice, la Nation aussi.
Mes chers compatriotes,
L’Etat de droit, nous entendons en consolider les joints avec le liant de la bonne gouvernance.
Entendu par la gouvernance, l’ensemble des principes, des mesures, des règles, des organes de décision qui guident et régulent la gestion saine de l’Etat.
Lors des négociations avec le Fonds monétaire international, J’avais insisté pour qu’une composante « Gouvernance lourde » soit intégrée dans le programme économique et financier de relance de l’économie nationale.
A ce sujet, le Congo, qui dispose d’un rapport sur la gouvernance élaboré à sa demande par cette institution de Bretton-Woods, fait office de référence dans la sous-région. Au-delà, il partage cet avantage avec l’UKRAINE.
Les conclusions pertinentes de ce rapport ont permis de déterminer de nombreuses mesures structurelles sur la gouvernance qui figurent dans le programme triennal.
Au début de mon mandat actuel, J’avais annoncé la décision d’engager plus fermement la RUPTURE avec les ANTIVALEURS. Celle-ci ne participait ni d’une simple clause de style, ni de la langue de bois, encore moins du politiquement correct.
Il s’agissait de mettre en avant le rôle protecteur de la vertu et la force de la loi face au risque de déconstruction de l’Etat de droit par l’influence des antivaleurs.
La lutte contre les antivaleurs, à la faveur du rapport sur la gouvernance auquel Je viens de me référer, a beaucoup avancé sur le plan législatif et réglementaire.
Nous plaçons la règle de droit au-dessus des préjugés, des positions partisanes et des préférences subjectives, toutes choses qui créent l’injustice, les frustrations et les crises de confiance.
Avec l’adoption et la publication des lois relatives à la Haute autorité de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude, la déclaration du patrimoine à laquelle est désormais tenu tout citoyen élu ou nommé à une fonction publique lors de sa prise de fonction et à la cessation de celle-ci, et la transparence des finances publiques, notre pays vient de renforcer durablement son arsenal juridico-légal contre les antivaleurs.
C’est désormais le meilleur gage de la volonté de traquer la corruption et un redoutable bouclier contre les méfaits et autres fléaux néfastes dont tout citoyen peut être rendu comptable et non seulement les dirigeants.
La question des antivaleurs ne peut pas être abordée en dehors de la sanction. La rigueur dans le comportement ne peut pas être obtenue sans la sanction.
A cet effet, la loi 01 – 82 du 7 janvier 1982 sur les règles disciplinaires applicables aux agents de l’Etat prévoit une échelle des sanctions allant des articles 2 à 11.
Les articles 12 jusqu’à 15 traitent de l’exercice du pouvoir disciplinaire et de la procédure.
Et mieux, le statut général de la fonction publique, une loi datée du 14 janvier 1989, en son chapitre 3, traite du régime disciplinaire.
Toutes ces dispositions sont présentées dans 38 articles consacrés à la sanction.
S’agissant du code du travail, les sanctions disciplinaires sont celles prévues par le règlement intérieur de l’entreprise et qui tire sa substance de la convention collective du secteur.
Il n’appartient tout de même pas au Président de la République de prononcer de telles sanctions.
L’on observe beaucoup d’empressement à vouloir accéder à des postes de responsabilité dans les structures de l’Etat.
L’engouement disparaît lorsqu’il s’agit de sanctionner comme si seuls ne comptaient que les privilèges et autres avantages liés à la position administrative occupée.
Assumer des fonctions appelle, dans certaines circonstances, des décisions disciplinaires à prendre et à faire appliquer.
Ceux qui veulent diriger en restant innocents n’ont pas leur place là où ils se trouvent.
L’efficacité que nous recherchons inlassablement n’est pas dans le laxisme.
Quand on veut toujours se faire applaudir, il faut aller ailleurs.
S’agissant toujours de la sanction, la grande interrogation aujourd’hui, c’est plutôt celle de savoir comment, au terme d’une introspection objective, chacun s’est auto-sanctionné en tant qu’agent économique. Comment a-t-il sanctionné dans son propre environnement ?
Dans la même veine, conçu pour améliorer le taux d’accès à l’eau des populations rurales, le projet « EAU POUR TOUS » a réalisé 2.865 forages, soit un taux d’exécution de 59% par rapport aux objectifs visés.
A ce jour, 1.051 forages sont hors d’usage du fait essentiellement des actes de vandalisme, de vol de panneaux solaires, de cuves d’eau, d’électropompes, de destruction des structures métalliques et des dalles.
Pourtant, dans la plupart des cas, les stations d’eau pour tous sont soit au milieu du village, sinon à proximité de la maison du Chef du village.
Ce désordre, qui frise le sabotage, se produit sans qu’aucune sanction ne soit appliquée.
Où sont donc les représentants locaux de l’Etat et quelles sanctions ont été prises pour réprimer ces actes inciviques ? Ces autorités sont toutes aussi coupables, au même titre que les auteurs de vandalisme.
Ce qui est valable pour les forages l’est aussi en ce qui concerne le système d’éclairage par panneaux solaires.
A MADINGOU où je venais de séjourner, par exemple, sur 70 lampadaires posés en 2016, seuls 15 sont fonctionnels. Les autres sont hors service à la suite des vols de panneaux solaires et de batteries.
Ces lampadaires sont généralement placés le long de l’avenue au centre de la ville. Ces sabotages se déroulent sous l’œil indifférent des populations riveraines qui pourtant bénéficient des bienfaits de cet éclairage.
Malheureusement, il n’ya pas que MADINGOU.
Il y a d’autres localités, principalement BRAZZAVILLE où l’avenue reliant le quartier MOUKONDO au siège de Télé Congo a été éclairée de la même manière. Aujourd’hui, plus un seul panneau n’existe.
L’université et le complexe sportif de KINTÉLÉ ont également fait l’objet d’actes graves de vandalisme, alors qu’il s’agit là de deux sites pourtant protégés.
De nombreux concitoyens ont construit leurs habitations, avec la complicité des propriétaires fonciers véreux, sous les lignes électriques à très haute tension de 110 kilovolts dans le département de la BOUENZA et de 220 kilovolts à POINTE-NOIRE et BRAZZAVILLE.
Non seulement, ils s’exposent à des risques gravissimes d’électrocution, mais ils contribuent à accélérer la progression des érosions qui mettent à découvert les pylônes implantés.
Même dans ce cas extrême, aucune action n’est entreprise pour sécuriser les lieux et prévenir ou réprimer l’inconscience et l’irresponsabilité coupables des compatriotes concernés.
Au regard de toutes les illustrations précitées et en agissant de la sorte, le présent et l’avenir sont condamnés au cycle Construction – Destruction – Reconstruction. On fait du « sur place » ou on recule, les progrès n’étant plus cumulatifs.
Alors, de quelles sanctions parle-t-on ? N’y aurait-il pas, là, des citoyens à sanctionner ?
Comme on le voit, la question du comportement de l’homme congolais face au bien public constitue un sujet sérieux qui appelle une réflexion en profondeur.
Voilà des thématiques qui devraient susciter concertation en vue de la mobilisation de tous pour un mieux-vivre ensemble.
J’interpelle, à cet effet et solennellement, la conscience collective nationale pour un sursaut salvateur dans notre pays.
Mes chers compatriotes,
Dans ce monde en perpétuelle mutation, notre pays tient à élever sa voix sur les grandes questions qui structurent le concert des nations.
Le renforcement des relations d’amitié, de coopération et de partenariat avec d’autres Etats, la participation active aux initiatives de paix et de sécurité en Afrique centrale et dans la région des Grands Lacs, l’entretien des relations de bon voisinage avec les pays limitrophes, la contribution au processus d’intégration économique ont constitué les grandes lignes de l’importante activité diplomatique menée en 2019.
Terre d’hospitalité, le CONGO abrite de nombreuses communautés étrangères, sous le strict respect de la législation et de la réglementation en vigueur, en matière d’accueil, de résidence et de cohabitation.
En concertation avec les autorités des pays d’origine et le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le CONGO a procédé au rapatriement volontaire de 88.834 ressortissants de la République Centrafricaine et de la République Démocratique du Congo.
La tenue de la 5ème commission mixte de coopération CONGO – RCA a abouti à la signature de 11 accords sur, entre autres, les consultations politiques, la lutte contre le braconnage et l’exploitation illicite des produits forestiers.
Le Congo s’est acquitté honorablement de ses mandats à la tête de la CIRGL et du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la LIBYE.
Le mandat à la présidence en exercice de la CIRGL s’est déroulé de manière fructueuse, l’impulsion donnée et les initiatives prises sous notre autorité ayant contribué à l’aboutissement heureux du processus électoral en République Démocratique du Congo et à l’apaisement dans la sous-région.
Aucun effort n’a été ménagé, à notre niveau, dans le sens d’un retour de la LIBYE à la paix et la stabilité.
Nous restons convaincus qu’une harmonisation des vues et des actions entre l’Union africaine et les Nations Unies permettra de parvenir à une sortie de crise.
Notre pays a abrité la 69ème session du comité régional de l’OMS, organisée du 19 au 23 août 2019 à Brazzaville.
De même, notre ville capitale a accueilli la 5ème édition du Forum « Investir en Afrique », du 10 au 12 septembre 2019 sur l’éloquent thème de : «Tirer parti des partenariats pour promouvoir la diversification économique et la création d’emplois dans les économies africaines ».
Nous avons effectué deux visites officielles, ponctuées par des tête-à-tête de très haut niveau, respectivement en FRANCE et en RUSSIE.
A cette occasion, plusieurs accords ont été signés dans les domaines, notamment, de l’éducation, de l’environnement, des forêts, de l’agriculture, de l’énergie, de la communication, de la défense.
Le Président Vladimir POUTINE de la Fédération de RUSSIE nous a fait l’honneur de nous adresser à la DOUMA d’Etat pour réaffirmer la densité des relations d’amitié et de coopération existant entre nos deux pays.
Notre pays a pris part à des rencontres internationales d’envergure mondiale, en l’occurrence :
la 7ème réunion du comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, le 9 février 2019 à Addis-Abeba ;
la 37ème session du comité d’orientation des Chefs d’Etat et de gouvernement du NEPAD, le 9 février 2019 à Addis-Abeba ;
la 4ème session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement, du 11 au 15 mars 2019 à Nairobi ;
le Forum politique de haut niveau sur le développement durable, en juillet 2019 à New York ;
le sommet sur l’action pour le climat, le 23 septembre 2019 à New York ;
la 2ème édition du Forum de Paris sur la paix, du 11 au 13 novembre 2019 à Paris ;
la 6ème édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, les 18 et 19 novembre 2019 ;
la session extraordinaire de la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEMAC, les 21 et 22 novembre 2019 à YAOUNDÉ.
Nous venons de participer, au début de ce mois, à la COP 25, à Madrid en Espagne, pour porter la voix du Congo sur l’épineux problème de dérèglement climatique et de lancer, une fois de plus, un appel aux bailleurs de fonds et aux partenaires techniques et financiers, en vue d’un appui adéquat au Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, y compris pour les désastres naturels ravageurs dont nos populations sont aujourd’hui victimes.
Mes chers compatriotes,
Comme tous les autres pays de la CEMAC, du fait du contre-choc pétrolier de 2014, le Congo a connu plusieurs années de récession et de croissance négative, avec un taux de -2,7% en 2017.
Après 4 années difficiles, notre pays est sorti de la récession.
L’économie nationale a retrouvé le chemin de la croissance en 2018, avec un taux de 1,4%. Elle a cru plus vite en 2019, en atteignant 4%. Le taux d’inflation est inférieur à la norme communautaire fixée à 3%.
Les progrès accomplis sont incontestables et prometteurs. Le pire n’est donc pas chez nous.
A la différence des années précédentes, notre pays présente un panorama mieux orienté pour poursuivre, avec courage et détermination, l’œuvre de retour aux équilibres fondamentaux et de relance de l’économie nationale.
Les agrégats macro-économiques l’affichent clairement.
Comme on le voit, plus que jamais, l’espoir est permis, l’essentiel étant de consolider la paix par le dialogue constructif, dans l’Unité, le Travail et le Progrès.
Vive la République !
Vive le Congo !
Je vous remercie.